La blonde avait promis de revenir. Chose promise, chose dû.
Elle était déjà revenue auparavant en passant un livre à l’adolescent. Ce n’était pas la première visite qu’elle passait au jeune. La quarantenaire était au moins passé une autre fois pour lui donner un livre. Il n’était pas devenu une corvée mais une tâche importante à faire dans son emploi du temps, déjà bien chargé malgré tout. Mais cette tâche, elle l’appréciait.
Arrivée devant la chambre de l’adolescent, elle vit un bon nombre de personnes. Une grande partie venait du service médical de l’hôpital. Quelques-uns étaient des patients, certainement assez curieux pour savoir pourquoi tout le monde s’était arrêté ici.
« Bonjour Clyde. Je vais très bien. Et toi comment te portes-tu? »demanda-t-elle en lui rendant la pareille.
L’hôtesse de l’air avait fait un petit sourire timide. Les gens qui l’entouraient la perturbaient. Elle faisait de son mieux pour contenir ses peurs irrationnelles face à ce public non attendu par la blonde. Elle passa sans demander son rester à toute cette foule et ferma ou plutôt laissa la porte entrouverte. Ainsi, les regards de toutes ces personnes ne la gêneraient pas. La blonde au chignon tiré à quatre épingles s'avança jusqu'au lit du blessé.
Il y avait un petit cadeau pour le jeune adolescent. Celui-ci est enveloppé dans un petit papier cadeau. Au départ la blonde avait bouillonné intérieurement sur le choix de la couleur. Longuement, elle avait hésité. Ce challenge avait duré plus d’un quart d’heure. Son garçon à elle était en pleine métamorphose et ses manières d’enfant avaient parfois évolué en caprices d’adolescent. D’un seul coup, elle n’avait plus semblé reconnaître sa descendance. Il avait toujours aimé le rose. Maintenant il le détesté et avait revendiqué une autre couleur comme étant sa couleur favorite. Enfin, elle s’était rappelé que cela importait peu. On l’avait informé du handicap du jeune garçon il y avait un moment. Mathilde s’était trouvée assez idiote. Elle le savait mais l’espace d’un quart d’heure, ses pensées avaient été entièrement occupées à se pencher sur l’intérêt et les goût des couleurs pour un aveugle. Probablement parce qu’avoir un garçon qui avait lui, un intérêt particulier devait fortement l’influencer.
La femme déposa le cadeau enveloppé sur la table.
« Je t’ai amené un petit quelque chose. » murmura-t-elle en tapotant ce qu’elle avait déposé.
La blonde vint déplacer la chaise près du lit et commença à s’installer.
« J’espère que cela va te plaire. Ce n’est pas grand-chose. Cela te permettra de passer un peu de temps en te divertissant lorsque tu seras seul. »
Et pourtant, la maman avait mis du temps à se décider. Tout d’abord, elle s’était dit que de prendre un jeu de dés pouvait être amusant. Les jeux de hasard étaient souvent appréciés. Elle avait finalement décidé de ne pas le prendre. Elle préférait éviter une éventuelle addiction vers des jeux d’argent. Après, son regard s’était porté sur des puzzle. Assez sceptique, elle s’était demandé comment une personne aveugle pouvait faire pour réaliser un puzzle sans véritable image. Enfin, elle avait réalisé son idiotie. Son choix ne s’était pas porté sur cet objet pour plusieurs raisons. L’une d’entre elle était qu’elle ne connaissait pas très bien Clyde.
La seconde était que ce puzzle était limité dans le temps (une fois fait, pourquoi le défaire et le refaire juste après?). Et pour finir le nombre de pièce qui étaient au nombre de 736 pièces était énormes. Qu’allait bien pouvoir faire Clyde pour vérifier qu’il y avait bien le bon nombre? Les recompter une par une ? Comme lorsqu’on compte les moutons pour s’endormir ? Non, non non. Par ailleurs, une personne voyante n’allait pas s’amuser à les recompter elle aussi. Cela serait devenue une punition. Et comment reconnaître la pièce manquante de ce genre de puzzle pour les personnes sans handicap ? A moins de faire comme ceux à qui la vue manquait, soit de refaire entièrement le puzzle.
Bref, l’hôtesse de l’air avait choisi un jeu pouvant se jouer aussi bien en solitaire qu’à plusieurs. Après tout, le gamin pouvait se lier d’amitié avec d’autres personnes de son âge. Ou souhaiter rester seul quelques temps.
« Alors, l’hôpital a-t-il pensé à te donner un professeur ? » demanda-t-elle avec une once de curiosité.
Après tout, Clyde était là depuis un petit moment à l’hôpital. C’était un adolescent qui devait s’instruire d’une manière ou d’une autre. S’ils estimaient qu’il devait rester ici pendant encore un moment, peut-être qu’ils auraient bien pensé à lui donner quelqu’un.